tag:blogger.com,1999:blog-1850355510194544352.post8662170925873178384..comments2023-12-19T12:22:03.777+01:00Comments on Bio-éthique: L'éthique comme thermostatSamiahttp://www.blogger.com/profile/16461572850904838053noreply@blogger.comBlogger2125tag:blogger.com,1999:blog-1850355510194544352.post-59043953388072453952009-04-13T18:01:00.000+02:002009-04-13T18:01:00.000+02:00Janet Stemwedel a décidément un blog excellent, qu...Janet Stemwedel a décidément un blog excellent, que je recommande sans réserve aux anglophones qui passeraient par ici.<BR/><BR/>En fait, ce qu'elle note (et elle le sait sans doute) n'est pas véritablement une limite des études de Sonya Sachdeva. C'est plutôt un complément de mise en contexte philosophique. Les deux points les plus pertinents sont les suivants:<BR/><BR/>1) Que l'altruisme fasse partie de la morale n'est pas vraiment disputé, mais par contre le statut de l'altruisme comme seul critère l'est. Ou plutôt, l'idée qu'il puisse exister un comportement moral qui aille en même temps dans le sens de notre intérêt. Il semble que Kant aurait refuser tant cette idée, que celle d'un altruisme moral basé par exemple sur la compassion ou la pitié, plutôt que sur le seul devoir. Si l'étude de Sonya Sachdeva prétendait résumer la morale, elle serait donc encore plus réductrice que ça: l'exemple du don à une bonne oeuvre met en jeu un altruisme lointain, où les émotions suscitées par le spectacle d'une souffrance proche sont moins présentes. Pas n'importe quel altruisme donc, et en tout cas pas toute la morale, en effet!<BR/><BR/>2) L'autre point est intéressant. La critique sur le danger d'être trop insatisfait est sans doute juste sur le plan de la santé mentale. Mais de deux choses l'une: soit c'est un danger psychologique purement, et on ne voit pas vraiment où serait le problème moral sauf à interdire ce genre de règle sur des bases conséquentialistes (pas bon pour la santé publique, des 'névroses' de ce type, sans doute!); soit on postule qu'un objectif trop élevé ne donne pas lieu à l'insatisfaction qui nous pousse à l'altruisme, mais alors le danger n'est à nouveau pas trop d'insatisfaction mais pas assez. A un certain point, si le but fixé et notre motivation sont trop lointains, ils se déconnectent. Cette deuxième lecture montre en fait qu'il y a différentes manières d'être trop satisfaits.<BR/><BR/>Et c'est apparemment ce deuxième éclairage que propose Janet Stemwedel. Plausible, convaincant, et c'est une hypothèse empirique qu'il semble possible de vérifier en laboratoire, elle-aussi. A voir, donc! Elle renchérit en proposant que la solution est de rendre les 'actes moraux' moins coûteux (donc de rapprocher le but) justement en les alignant davantage à notre intérêt personnel (en acceptant qu'un comportement louable puisse être 'dans notre intérêt'). Sa pique à l'encontre de la morale kantienne est donc double: notre morale peut le rester tout en étant conforme à notre intérêt, et avoir un but élevé est dangereux...car il cesse d'être un but.<BR/>Et ça, ce n'est en fait pas seulement une pique contre Kant, mais aussi contre un certain regard politique qui aimerait (parfois) que l'éthique soit inatteignable, pour avoir de meilleures raisons d'écouter doctement puis de ne pas du tout en tenir compte...Samiahttps://www.blogger.com/profile/16461572850904838053noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1850355510194544352.post-22314299002213723502009-04-12T18:38:00.000+02:002009-04-12T18:38:00.000+02:00La philosophe californienne Janet Stemwedel présen...La philosophe californienne Janet Stemwedel présente sur son blog quelques commentaires intéressants sur cette recherche:<BR/><BR/>http://scienceblogs.com/ethicsandscience/2009/04/the_moral_thermostat_and_the_p.php<BR/><BR/>Elle note une limite conceptuelle de ces expériences: elles semblent reposer sur l'idée que morale = altruisme, ce qui est quelque peu réducteur. Sur la base de ses réflexions au sujet de l'éthique des chercheurs scientifiques (et avec une petite pique à l'encontre de la morale kantienne) elle en vient à dénoncer un danger inverse de celui que Samia relève: le danger d'être trop insatisfait de sa propre stature morale et de se donner des objectifs si nobles qu'ils sont inatteignables. Car si la morale demande trop d'altruisme et des sacrifices excessifs, tricher devient le choix le plus rationnel. En morale, c'est l'aurea mediocritas qui nous garde dans le droit chemin...lecombierhttps://www.blogger.com/profile/09008081424738897179noreply@blogger.com