tag:blogger.com,1999:blog-1850355510194544352.post2095644360690874130..comments2023-12-19T12:22:03.777+01:00Comments on Bio-éthique: Vaccination, non vaccination, et le devoir de protéger autruiSamiahttp://www.blogger.com/profile/16461572850904838053noreply@blogger.comBlogger1125tag:blogger.com,1999:blog-1850355510194544352.post-26484022627654181292021-07-28T14:56:36.110+02:002021-07-28T14:56:36.110+02:00On m'envoie un commentaire par email en me dem...On m'envoie un commentaire par email en me demandant de le publier, et le voici:<br /><br />L’auteur qui s’exprime dans « Commentaires » fait une distinction utile entre la mise en danger d’autrui et des « externalités négatives ». La première relève essentiellement du Code pénal, les secondes de considérations éthiques qui sont nécessairement plus nuancées, ainsi que de politiques publiques sur lesquelles des désaccords entre gens raisonnables, démocrates, voire libéraux classiques, sont possibles. Cependant la position idéologique souvent représentée dans « Commentaires » est celle d’un libertarisme radical qui tend à limiter les interventions de l’État à des tâches régaliennes indiscutables, comme l’administration de la justice pénale. Or à moins d’admettre cette position extrême, on reconnaîtra que les « externalités négatives » sont rarement « simples » et que les politiques publiques ne sont pas a priori illégitimes parce qu’elles cherchent à les corriger. Chacune des solutions qu’elles proposent demande à être analysée en termes techniques (faisabilité, effets escomptés, probabilité de succès, etc.) et politiques, notamment leur caractère plus ou moins incisif sur les libertés des citoyens.<br />Prenons un exemple mêlant réalité et fiction, exemple qui à dessein n’a rien à voir avec la vaccination, dans le but d’aiguiser nos intuitions sur de telles politiques publiques. D’ailleurs, l’auteur y fait allusion : c’est l’automobile. Voici une brochette de politiques publiques réelles ou imaginaires visant diverses externalités négatives liées à l’automobile :<br />1- Port obligatoire de la ceinture de sécurité par tous les occupants d’un véhicule automobile.<br />2- Interdiction à la vente de véhicules à moteur thermique au-delà d’une certaine date-butoir.<br />3- Mise en place (en dehors d’une urgence sanitaire) d’un « passeport intérieur pour automobilistes » couplé à un régime d’autorisation des déplacements privés au-delà d’une certaine distance du domicile et du lieu de travail.<br />4- Le permis de conduire non-professionnel donnerait initialement accès à un réseau de partage de véhicules de type « Mobility », mais non, sans autres conditions, au droit de conduire son propre véhicule.<br />5- Interdiction pour les individus de posséder un véhicule automobile privé.<br />Ces mesures diffèrent massivement par le caractère plus ou moins intrusif sur les libertés des individus (dans ce cas, la liberté de mouvement), mais aussi par la nature des externalités négatives qu’elles visent : protection des personnes, fardeau des accidents graves pour le système de santé, pollution atmosphérique, limitation du réchauffement climatique, etc.<br />En raisonnant de façon analogue sur les contraintes en matière de vaccination anti-Covid-19, on constaterait aussi une grande diversité d’enjeux. Par exemple, une politique vaccinale envisagée serait-elle une obligation légale qui s’imposerait à tous (sauf exception d’âge ou médicale), d’une obligation liée à un rôle professionnel défini, ou à une situation de travail présentant un risque élevé pour autrui, et/ou pour soi-même, ou encore à l’accès à une prestation dont la privation en cas de non-vaccination représenterait une atteinte plus ou moins vénielle ou grave aux droits des personnes ? Et ainsi de suite. À mon avis, il n’y a pas de réponse universelle à toutes ces situations car l’équilibrage entre enjeux techniques et éthico-politiques est chaque fois différent.<br /><br />Alex Mauron<br />Samiahttps://www.blogger.com/profile/16461572850904838053noreply@blogger.com