C'est vendredi, quand même. Et puis c'est la saison des prix IgNobel. Et les prix IgNobel sont en partie responsables du démarrage de ce blog. En plus, cette année la Suisse n'a pas reçu le prix IgNobel de la paix auquel nous semblions ces temps être abonnés. Et que diantre les raisons que je pourrais encore aligner, les IgNobel valent toujours la peine d'être suivis. Voici donc un extrait du florilège de cette année:
Physique: à trois chercheurs néo-zélandais, qui ont (enfin!) démontré que l'on pouvait limiter le risque de chutes sur des chemins verglacés en mettant des chaussettes sur les chaussures. Non seulement le ridicule ne tue pas, mais en plus parfois il vous sauve la vie.
Paix: à trois chercheurs britanniques, qui ont confirmé tout à fait sérieusement notre intuition que proférer des jurons soulage la douleur. Si on applique ça sérieusement, les services d'urgence ne seront plus jamais vraiment les mêmes.
Santé publique: à trois chercheurs américains, affiliés à la très sérieuse Industrial Health and Safety Office de Fort Detrick, pour avoir démontré expérimentalement que les microbes s'accrochent aux scientifiques barbus.
Médecine: à deux chercheurs hollandais, qui ont découverts qu'on pouvait traiter l'asthme en faisant un tour de montagnes russes. L'histoire ne dit pas si c'est proportionnelle à la trouille que ça vous fiche, car après tout l'adrénaline et le cortisol (quelques hormones du stress) c'est effectivement bon pour l'asthme. Mais ce point fait sans doute l'objet d'études ultérieures.
Ingéniérie: à deux chercheurs de la Zoological Society of London, pour avoir développé une technique de surveillance des baleines en envoyant un hélicoptère télécommandé prélever leurs ...euh...sécrétions nasales. Vous savez, quand elles soufflent et qu'en volant bas on peut si pratiquement...?
Économie: trop facile cette année, il fut décerné aux responsables de Goldman Sachs, Lehman Brothers, Bear Stearnes, Merrill Lynch et Magnetar pour avoir "créé et promu de nouvelles manières d'investir l'argent - manières qui maximisent les gains et minimisent les risques pour l'économie mondiale, ou une partie de cette économie." Il faut lire jusqu'à la fin, là.
Chimie: à une équipe mixte des MIT, université du Texas, et de Hawaii, ainsi qu'à British Petroleum, pour avoir démontré qu'il était faux que l'huile et l'eau ne se mélangent pas.
Management: peut-être le plus inquiétant, car les lauréats sont une équipe italienne qui a démontré mathématiquement que, si certaines conditions de départ sont données, les organisations deviendraient plus efficientes en décidant des promotions au hasard plutôt que sur les compétences. Bon, remarquez, inquiétant ça dépend pour qui.
Et last but not least, Biologie: à une équipe sino-britannique, pour avoir scientifiquement documenté la fellation chez les chauves-souris. Scientifiquement intéressant car elles rejoignent ainsi un club assez fermé d'espèces. Mais en plus elles font preuve d'un talent acrobatique difficile à dupliquer dans la nôtre...
Comme d'habitude, les lauréats sont invités à dire quelques mots et l'idée est qu'ils démontrent à cette occasion leur sens de l'humour et de l'auto-dérision. La vidéo de cette année n'est pas encore disponible mais elle le sera bientôt ici et habituellement elles valent le détour. En revanche, je ne peux pas vous dire si la fin sera classée X...
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1 commentaire:
En tant qu'ancienne asthmatique, j'applaudis la recherche sur les tours en montagnes russes! Dommage qu'on n'ait pas songé à ça de mon temps...
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