Les émotions qu'on ignore

Demandez à quelqu'un de vous faire la liste des cinq sens, à peu près n'importe qui vous les sortira facilement. Reprenez la même personne, et demandez-lui la liste des émotions fondamentales, pas sûr. Et en fait, même si une liste de base existe, elle n'est pas exhaustive et reste en discussion. Elle compte à la base six émotions: la joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise, et le dégoût.

Simpliste? Sans doute. Voici quelques unes des émotions récemment décrites comme 'candidates' à être incluses dans cette liste:

-L'élévation, le sentiment de connexion et d'émerveillement qui nous donne l'impression de nous élever au-dessus de nous-même...Cette émotion est rare, mais nous l'aimons beaucoup.

-L'intérêt, ou la curiosité, la faim d'apprendre...

-La reconnaissance, qui nous motive à faire du bien à qui nous en a fait, mais qui nous lie en fait souvent plus profondément les uns aux autres qu'un simple 'prêté pour un rendu'...

-La fierté, une émotion auto-évaluatrice, comme la honte, la culpabilité, ou la gêne, et qui peut donc avoir deux faces selon que l'évaluation à laquelle on se livre est 'correcte' ou non...

-La confusion, ou l'impression que les choses sont étranges et qu'il doit donc y avoir quelque chose qui nous échappe, qu'il faut changer notre manière de regarder notre situation. Vraiment une émotion? Pas sûr. Comme la plupart des autres listées ici d'ailleurs. Trop cérébrale peut-être. Mais la surprise l'est aussi...

Certaines émotions sont nommées dans certaines langues seulement. D'autres, qui sembleraient importantes, n'ont pas de nom. On connaît par exemple en allemand la Schadenfreude, le bonheur du malheur d'autrui. Aucune langue ne semble en revanche identifier le bonheur du bonheur d'autrui. Dommage.

Mais trêve de théorie: certains d'entre vous sont probablement encore en vacances. Si vous n'avez pas encore vu le film 'Home' de Yann Arthus-Bertrand, c'est l'occasion de voir lesquelles de ces émotions il suscite en vous. Vous me direz après lesquelles c'était, hein?

1 commentaire:

Samia a dit…

Une correction tardive mais plutôt belle: le sanscrit connait la notion du bonheur pour le bonheur d'autrui. Bon, la 'mudita' est connotée comme un but plutôt que comme une émotion spontanée il est vrai, mais certains d'entre vous pourraient s'y reconnaître. On la décrit ainsi: le bonheur qu'un parent peut ressentir lors de la réussite de son enfant, mais la fierté en moins...

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