Je vous parlais l'autre jour d'empathie avec les pierres. Eh bien vous vous en doutiez, nous partageons encore davantage avec les êtres vivants.
Cette fois, ce n'est pas la physique des particules, mais la génétique qui nous l'apprend. Car à quelques exceptions près, le code génétique est universel dans toutes les formes de vie découvertes jusqu'à présent. Et cela signifie que l'on peut y tracer des filiations à travers toute l'humanité, et tout le vivant. Génétiquement parlant, vous êtes un membre de l'espèce homo sapiens. Vous partagez des ancêtres avec la totalité de la population du globe, vos ancêtres ont probablement vécu sur plusieurs continents, certainement parlé une multitude de langues dont certaines existent encore aujourd'hui sans que vous soyez du tout capable de les comprendre.
En bonus, vous êtes apparenté à toutes les formes de vie découvertes à ce jour. C'est finalement ça, la réponse à l'idée que la génétique irait de pair avec la 'culture individualiste' par le biais de la connaissance de soi. Aucune connaissance de soi en génétique sans voir émerger l'interconnexion de toute la vie. Les singes sont vos cousins. Vous le saviez bien sûr. Mais le platane aussi. Et les algues, le corail, la levure de bière. Oh, cousins éloignés bien sûr. Mais cousins tout de même. Si vous avez du temps pendant les vacances, profitez-en pour lire le magnifique livre 'The Ancestor's tale - a pilgrimage to the dawn of life' (traduit en français ici).... ou bien si vous vivez près de Genève allez voir l'expo 'Génome': elle vient justement d'être prolongée et, franchement, elle vaut la peine. Ou bien allez voir d'autres œuvres d'Andy Goldsworthy. On en sort tout changé...
100% êtres vivants
50% protons
Les fêtes, c'est un bon moment pour se rappeler qu'on reproche souvent à la compréhension scientifique du monde de manquer de sens du merveilleux. De poésie. De morale. Et d'empathie.
C'est paradoxal, parce qu'en fait nous savons grâce à la découverte des particules élémentaires une chose ébouriffante: nous partageons la plus intime de nos structures avec tout ce qui se trouve dans l'univers.
De quoi, si l'on voulait en faire un exercice spirituel, parler d'un chemin vers l'empathie avec les pierres...
Je ne dis pas ça pour vous encourager, mais en tout cas, avouez que voilà une connaissance où le sens du merveilleux ne manque pas. Imaginez: vous et moi et l'ordinateur sur lequel vous lisez cela, le sol sous vos pieds, et cette magnifique sculpture de Andy Goldsworthy, sommes faits, à la base, des mêmes ingrédients. Pour faire très très simple: presque 50% protons, presque 50% de neutrons, et une fraction de % d'électrons. Mais quoi qu'il en soit, le cerveau qui a créé la sculpture de l'image est fait, à la base, des mêmes particules que les pierres. D'atomes nées dans le cœur d'une génération précédente d'étoiles. Comme l'a récemment dit un physicien de bonne humeur: "Oubliez le Christ, les étoiles sont mortes pour que vous puissiez être ici aujourd'hui". Et cela nous unis avec tout l'univers connu (attention, cette vidéo vaut le détour). Comment? Une très brève introduction est présentée ici.
En fait, nous partageons bien plus que les mêmes sortes de particules. Nous partageons littéralement les mêmes. Incroyable? Rappelez-vous de quelque chose qui vous est arrivé il y a, disons, 10 ans. Quelque chose que vous pouvez vous rappeler avec les couleurs, les sons, les odeurs, comme si vous y étiez. Et pourquoi pas? Puisque vous y étiez vraiment. Sauf que...vous n'y étiez pas. Bon, OK, vous y étiez. Mais aucuns des atomes qui vous constituent aujourd'hui ne faisaient alors partie de vous. Notre matière est constamment en train d'être échangée avec notre environnement. Au bout d'un temps suffisamment long 'nous' avons été intégralement remplacés. Alors bien sûr, notre structure 'nous' maintient dans la durée. Mais nous partageons, à cette échelle, littéralement les mêmes éléments que le reste du monde. La matière nous traverse, et ne se réunit que temporairement pour être 'nous'.
Ce monde, nous ne le voyons pas à l'œil nu. Probablement parce que voir la différence entre nos mains et le mur est plus utile que voir les similitudes. Mais ces similitudes sont là. Avec pour nous, en plus, la capacité de nous en rendre compte. Quelle chance...
Les mots pour le dire...
Je continue de vous annoncer les colloques de l'Institut d'éthique biomédicale où je travaille, pour ceux qui ne vivent pas trop loin pour cela. Le prochain aura lieu le lundi 14 décembre, et il sera question des formulaires de consentement pour la recherche clinique.
Cette recherche, nous lui devons en grande partie les progrès de la médecine actuelle. Et les participants, les personnes qui acceptent de devenir sujets d'expérience, eh bien nous leur devons l'existence de cette recherche. Participer à une étude clinique est parfois utile pour eux, oui. Mais le but fondamental de la recherche n'est pas d'abord leur intérêt, mais celui de patients futurs. Il est bien sûr très important d'expliquer ces enjeux avec suffisamment de clarté. Participer à la recherche doit être une décision libre et éclairée. Difficile tâche que cela...
Les formulaires d'information sont une des pierres angulaires de ce devoir de clarté. Mais malheureusement, on sait qu'ils sont souvent mal compris. Leur langage est souvent compliqué. Mais il semble que la difficulté soit plus profonde car simplifier même radicalement ce langage n'améliore pas la compréhension. Comment faire? Ce colloque offrira un exemple d'une approche linguistique, appliquée à un problème d'éthique de la recherche clinique.
Ça aura lieu le lundi 14 décembre 2009, de 12h30 à 13h45. C'est aux Hôpitaux Universitaires de Genève, c'est-à-dire ici. Montez au 6e étage, c'est la salle 6-758 (6ème étage Bât. Principal – Médecine Interne - Bibliothèque).
L'orateur sera:
Nathalie Ilic
Institut d'éthique biomédicale
Elle donnera une conférence intitulée:
Voici le résumé qu'elle a donné:
Le formulaire d’information en vue d’une étude clinique est une lettre qui entraîne l’investigateur de l’étude et la personne invitée à y participer dans une communication conjointe. Il représente une des étapes essentielles et obligatoires du consentement libre et éclairé, un des critères d’une pratique éthiquement justifiable de la recherche clinique. Si les informations contenues dans le formulaire sont importantes, la manière de les exprimer l’est tout autant. Une analyse linguistique, réalisée dans le cadre d’un projet interdisciplinaire, sera présentée dans ce colloque. Il sera question des phénomènes langagiers qui influent sur la compréhension et le consentement du candidat potentiel à la recherche. Nous nous interrogerons sur les difficultés à la source de ces phénomènes, auxquelles les rédacteurs font face, ainsi que sur les répercussions éventuelles sur les lecteurs de ces lettres d’information.
Cette conférence est ouverte à toute personne intéressée. Vous en êtes? Alors à tout bientôt!
L'éthique entre médecine et société
La médecine est une activité humaine au sens le plus fondamental du terme. Elle touche à l’intimité des personnes malades; les valeurs qui s’y déploient nous mettent face aux tensions, et parfois aux contradictions, de notre vie morale. Les difficultés éthiques y sont fréquentes et cela ne doit pas nous étonner: c’est là le résultat de la conjonction d’un terrain particulièrement difficile au contact des limites humaines, et de professionnels auxquels l’éthique importe. Des personnes raisonnables peuvent être en désaccord dans les dilemmes qui surviennent dans la pratique clinique.
Ces difficultés constituent une part de la raison d’être de l’éthique biomédicale. Constituée dans une rencontre entre des cliniciens confrontés à des difficultés éthiques profondes, et des philosophes, juristes, théologiens surtout à ses débuts, puis des praticiens de la jeune discipline théorique qu’était alors la bioéthique, elle a eu des débuts difficiles. En 1973, Daniel Callahan, un philosophe qui fut un de ses pionniers outre-Atlantique, avoue carrément:
'Je résistais, avec une pure panique, à l’idée de participer avec les médecins dans leurs décisions. Moi? Je préférais nettement la sécurité des questions profondes que je poussais vers eux. Mais je réalisais aussi en étant confronté à de véritables situations – et c’est là mon excuse – qu’il n’y avait rien dans ma formation philosophique pour me préparer à prendre une décision éthique claire à une heure donnée d’un après-midi précisé. J’avais été formé comme il faut dans une splendide tradition d’érudition et de pensée soigneuse qui laisse au moins un ou deux millénaires pour résoudre un problème.'
Cette rencontre, malgré ces difficultés, se passa bien, et fut utile aux uns et aux autres. Des philosophes se formèrent à la réalité des soins, des médecins prirent le temps d’apprendre sérieusement la théorie morale. Des consultants d’éthique issus de plusieurs disciplines furent accueillis dans les hôpitaux, où ils furent appréciés, et leur regard enrichit la pratique clinique . Un exemple en français est présenté ici. Je vous ai aussi mis dans l'image un lien vers quelques conférences de Harvard qui valent le détour.
Fondée il y a tout juste 20 ans en 1989, la Société Suisse d’Éthique Biomédicale (SSEB) est issue des mêmes origines. Elle a fêté ses 20 ans le 4 décembre 2009. Cette société a pour but d’offrir un forum au sein duquel les difficultés soulevées par les progrès de la médecine, mais également par sa pratique quotidienne, et par les sciences du vivant, peuvent être discutés librement et des solutions trouvées dans un échange interdisciplinaire respectueux. Ses membres sont médecins, philosophes, infirmiers, juristes, théologiens, éthiciens, entre autre. Fondamentalement, toute personne intéressée peut en devenir membre. Notre point commun n’est pas une formation identique, mais un intérêt commun pour les difficultés éthiques soulevées dans la médecine et les sciences du vivant.
Cet intérêt, vous le partagez aussi? Devenez membre! Nous publions Bioethica Forum, une revue interdisciplinaire de bioéthique trilingue (all/fr/ang) où paraît de la recherche en bioéthique mais aussi des discussions de sujets d'actualité, ainsi que Folia Bioethica, une série d’ouvrages brefs sur des sujets d’actualité. Ces ouvrages peuvent se commander séparément, mais franchement si vous êtes intéressés il vaut mieux devenir membre: vous recevrez ainsi tout ça automatiquement.
Comme on fait? C'est tout simple, il y a un lien en bas à droite, et pour faire simple je vous le remets ici...
L'addiction, le côté obscure de l'apprentissage
'Faites en sorte, en construisant une théorie morale ou en projetant un idéal moral, que le caractère, la méthode de décision, et l'action prescrites soient possibles, ou perçues comme telles, pour des êtres comme nous.' ('principe de réalisme psychologique minimal', Owen Flanagan, 1991)
Vouloir séparer l'éthique de ce que l'on appelle en général 'la nature humaine', est illusoire. Mais tout repose sur ce que l'on entend par 'séparer' et 'nature humaine'... Sans doute aussi 'vouloir', 'éthique' et 'illusoire', en fait. Du coup, ce terrain est truffé de questions très intéressantes. Ces questions, les neurosciences se les posent de plus en plus concernant, justement, notre raisonnement moral.
Le cycle de conférences 'L'éthique, c'est tout naturel', organisé par le Centre de bioéthique et sciences humaines en médecine de Genève, se poursuit autour de cette interface entre ce que l'on apprend dans les neurosciences sur comment des être comme nous raisonnent, vivent des émotions, expriment des jugements moraux, et ce que peuvent en dire des philosophes sur un éventuel impact -ou pas- en philosophie morale et politique.
La prochaine conférence, c'est le 9 décembre. Elle sera intitulée 'L'addiction, le côté obscure de l'apprentissage', et sera donnée par le Professeur Christian Lüscher. Coup d'envoi à 18h30 au Centre médical universitaire. Venez nombreux!
La discussion manquante?
On a beaucoup, ces derniers temps, commenté le résultat du vote suisse sur les minarets. Les avis sur les raisons de ce vote divergent. Sans doute y en a-t-il plusieurs. Un résumé retient: la méconnaissance de la communauté musulmane, une Suisse repliée, la perplexité -dans un pays qui s'est battu contre le pouvoir des Églises- devant une religion qui 'demande une visibilité', des craintes féminines, le manque de communication de la communauté musulmane...
Mais dans tout ça, quelques chiffres laissent songeur. Spécifiquement, ceux qui sont décrits dans le graphique qui ouvre ce message. Crainte d'une attaque contre la laïcité, ce vote anti-minarets? Pas évident du tout. Regardez ce graphique. En fait, il semble que plus on pratique une religion (et en général elle est chrétienne), plus on a accepté l'initiative... Plus la population d'un canton est fortement 'sans affiliation religieuse' et plus la proportion de personnes ayant rejeté l'initative est forte. En apparence du moins, ce ne serait donc pas tant l'identité suisse que l'identité chrétienne qui se serait sentie menacée. Pour les curieux, la source est ici et les chiffres peuvent être récupérés sur le site de l'Office Fédéral de la Statistique.
Le fait que le Parti évangélique veuille maintenant lancer une initiative pour 'inscrire l'empreinte chrétienne dans la Constitution helvétique', n'est qu'un signe de plus du même phénomène. Il semble que les chrétiens de Suisse se sentent (majoritairement du moins) menacés. Est-ce le cas? Cela devrait tous nous inquiéter. Pourquoi? D'abords, parce qu'une portion de la population qui se sent menacée ce n'est jamais bien dans une société pluraliste, et que c'est sympa pour eux de s'en inquiéter. En plus ils sont nombreux. Mais surtout parce que le sentiment de menace peut effectivement conduire à un repli identitaire. Les projets du parti évangélique sont dans ce sens d'une clarté limpide. En Suisse, la séparation entre l'église et l'état n'est réalisée que dans une minorité de cantons. Certains interdisent encore la danse le vendredi saint. Une radicalisation du christianisme pourrait donc trouver en Suisse un terreau plus fertile que l'on ne l'imaginerait a priori. Et la paix religieuse y est désormais fragilisée. Inquiétant, ce vote l'est aussi comme symptôme: une théocratie démocratique, c'est possible. Il suffit que suffisamment de personnes votent avec leur foi.
Nous devrions aussi nous inquiéter parce que les soucis des communautés religieuses sont difficiles à exprimer dans l'espace publique. Nous avons, en Suisse, parfois tendance à confondre la laïcité avec le silence poli. Alors bien sûr, séparer la religion et la politique ne signifie pas qu'il soit interdit d'en parler. Parfois, c'est justement le contraire. Pour protéger la liberté de religion (et la liberté d'absence de religion, qui va avec), il faut parfois...ben quoi, aborder le problème. Et si un vote doit être plus qu'un sondage d'opinion, ne doit-on pas d'abord en débattre? Nous avons eu ici un magnifique contre-exemple: même dans un sondage anonyme, même devant leur clergé (!), les personnes qui ont voté pour l'initiative anti-minarets n'ont pas osé déclarer leurs intentions de vote. Un sacré handicap, ça. Sans mauvais jeu de mots. Du coup, pas étonnant que ce soit sur un enjeu religieux qu'on ait l'air d'avoir besoin du débat après le vote.
L'aura-t-on, ce débat? Pas sûr. Là où les élus de certains pays ont l'habitude d'éteindre les feux politiques en 'jetant de l'argent dessus', nous avons souvent tendance en Suisse, à part quelques initiatives bienvenues mais isolées, à jeter dessus de la politesse et de la discrétion. Il est plausible que, sur un sujet pareil, ce réflexe sera encore renforcé. Comme on le disait au printemps à propos d'autre chose il semble que, ces temps, la foi ait des fragilités insoupçonnées...
L'homme et l'ours
Le philosophe Peter Singer fait partie des plus admirés et des plus décriés dans le grand publique. Auteur de Animal liberation, un des livres fondateurs du mouvement actuel des droits des animaux, il s'est rendu célèbre entre autres en comparant la vie intérieure des grands singes et celles des petits enfants ... Son but était de défendre un plus grand respect des singes hominidés en particulier, et des animaux non humains en général. Mais cette comparaison, souvent citée hors contexte, l'a fait critiquer pour avoir, soit-disant, demandé que l'on respecte moins les enfants, ou les humains souffrant d'un handicap cognitif, bref toutes les personnes dont les facultés mentales ne sont pas celles d'un adulte humain en bonne santé. Il ne l'avait en fait pas faite, cette demande. Précisons. Mais vu le tollé que cette supposition avait soulevé, il est ironique de voir cette critique désormais doublée par l'opinion publique. Il semble qu'une partie d'entre nous n'ait désormais aucun problème à considérer la vie d'un ours comme plus précieuse, ou en tout cas plus digne qu'on s'en inquiète par écrit, que celle d'un humain handicapé.
L'histoire est la suivante: voyant qu'un sac en plastique était tombé dans l'enclos d'un ours, un jeune homme handicapé de 25 ans s'aventure dans cet enclos. L'ours l'attaque et le blesse, tant et si bien que l'on doit lui tirer dessus pour sauver l'humain. L'un et l'autre ont survécu, mais cette histoire a fortement ému l'opinion. Et c'est l'ours qui se trouve inondé de cadeaux, pots de miel, cartes de vœux (!) de bon rétablissement. Jusque là cela pourrait à la rigueur être plutôt mignon. Mais on aurait aimé voir au moins autant de souci de l'état de santé du protagoniste humain de l'histoire. Il s'est après tout fait sauvagement attaquer. On ne peut même pas se dire que c'était de sa faute: il n'était visiblement pas capable de se protéger lui-même, et quelqu'un aurait peut-être dû mieux s'en soucier.
Qu'est-ce qui se passe ici? Avouez qu'à la base, c'est plutôt étrange. Un ours n'est pas seulement une autre espèce, c'est une de celles qui peut se transformer pour nous en prédateur. Si vous croisiez l'animal de l'image sur un chemin de montagne, vous iriez lui souhaiter de joyeuses fêtes? Bien sûr que non. Vous lui laisseriez bien la place de passer, en espérant qu'il ne vienne pas être trop 'amical' avec vous. Alors oui, évidemment, c'est aussi un être vivant capable de souffrir, et qui a une vie intérieuse plus complexe que celle d'une abeille. Certes. Mais tout cela s'applique encore davantage dans cette histoire à sa victime.
Avons-nous vraiment passé dans un modèle où un animal vaut plus, aux yeux de l'opinion, qu'un humain handicapé? La question est légitime. Et inquiétante. Mais il y a au moins deux lectures alternatives. L'anthropomorphisme, la tendance à attribuer des caractéristiques humaines aux animaux (comme, pour prendre un exemple au hasard, savoir lire les cartes de vœux?) est forte. Cette histoire montre qu'elle peut être plus forte que notre tendance à attribuer, correctement cette fois, des caractéristiques humaines aux humains 'différents de nous'. A ruminer, cela. L'amour des animaux peut véritablement s'associer à une hostilité envers les humains. Ce qu'un ami a appelé la 'sensiblerie zoophile jointe au mépris des humains en général et des handicapés en particulier'. Cela a déjà donné des dérives. A l'heure où les droits des animaux ont le vent en poupe, ces dérives devraient nous faire réfléchir. Là où des intérêts humains et animaux sont réellement en tension, comme dans la recherche médicale par exemple, nous n'avons pas toujours brillé par notre capacité à réfléchir de manière sensée.
Une autre possibilité: que finalement on attribue tout simplement plus d'importance à l'histoire la plus touchante. Mais alors qu'est-ce qui fait qu'une histoire nous touche plus qu'une autre? Pas seulement la valeur que l'on attribue aux protagonistes. Une publicité géniale d'Ikea avait montré il y a quelques temps à quel point nos émotions peuvent être conduites par le bout du nez dans un joli récit. Regardez-là de nouveau. Ce petit film est un avertissement...