La musique adoucit les mœurs dit le proverbe. Et bien, il se pourrait qu'un des mécanismes en soit désormais mieux connu. Il semblerait que les musiciens soient, mieux que les non musiciens, capables de discerner les émotions d'autrui. Un des ingrédients de ce que l'on appelle l'empathie, la capacité à s'imaginer dans la situation, y compris émotionnelle, de quelqu'un d'autre.
Différente de la contagion émotionnelle (par exemple le fou rire) et de la sympathie, l'empathie ne contient pas nécessairement de partage des émotions d'une autre personne. Elle n'est pas non plus toujours axée sur le bien d'autrui: sans empathie, point de vraie cruauté par exemple. Mais sans empathie, pas de perception de la détresse d'autrui, et donc pas de réaction d'évitement d'un comportement qui en serait la cause: ce serait là tout un pan de notre vie moral qui serait écarté.
Dans cette étude, on a pris des musiciens et des non-musiciens, et on a testé leur capacité à faire la différence entre des types différents de pleurs de bébés. Un test vraiment très exigeant, comme le savent tous les jeunes parents. Et devinez: les musiciens s'en tirent mieux. Ce n'est pas le résultat d'un talent particulier: c'est l'entrainement qui fait la différence.
Entendre des indices subtils sur l'état émotionnel de votre interlocuteur, c'est important dans plein de situations. C'est particulièrement intéressant en médecine, où cette capacité se développe au cours de toutes sortes d'enseignements, mais surtout durant des années d'exercices pratiques au cours de milliers d'entretiens avec des personnes malades et leurs familles. Alors à quand des séances de musique pour compléter cet entrainement? En plus, ça ferait du bien entre deux gardes...
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