Anne, ma soeur Anne...

A l'heure où l'on parle de déconfinement, on peut avoir l'impression que l'épidémie touche à sa fin. Mais malheureusement, une mauvaise nouvelle s'impose ici. Ce n'est pas le cas.

Le pic que nous avons passé ces derniers temps n'est pas l'histoire naturelle de la maladie. C'est le résultat de nos efforts. A Genève, on a testé les personnes de la population générale pour savoir combien avaient des anticorps contre le SARS-Cov2, le virus qui cause le COVID19. Les premiers résultats: 5.5% de la population a un test positif.  Donc, 94.5% a un test négatif, et aucun signe d'immunité contre la maladie. Si nous les relâchions entièrement, une nouvelle vague serait certaine. L'épidémie de COVID19 est avec nous pour un certain temps.

Combien de temps? Difficile à dire. Il y a trois manières de la voir se terminer. Le virus peut muter et devenir moins dangereux. Cela peut arriver. Mais ce serait un gros coup de chance. On ne peut pas compter dessus. Deuxième scénario, on développe un vaccin efficace. Les échéances sont habituellement de cinq ans pour un nouveau vaccin. Ici, un tas de personnes travaillent d'arrache pied pour trouver un vaccin, et pour raccourcir les délais habituels. On pourrait donc voir arriver quelque chose l'année prochaine déjà. Mais le scénario le plus optimiste est d'environ un an de plus. Troisième scénario, on atteint l'immunité de cohorte. Mais pour faire ça en sécurité, ou relativement en sécurité, on doit le faire lentement. Pourquoi? Parce que le faire vite submerge le système de santé, et qu'un système de santé submergé soigne moins bien les malades. Du coup, la proportion des malades qui décède augmente.

Tant qu'un vaccin se fait attendre, donc, nous devrons poursuivre des mesures "non pharmacologiques", ou sociales, de prévention. Nous allons devoir adapter notre manière d'être dans le monde, pour nous protéger les uns les autres. Et cela peut durer un certain temps. Revenir à "la normale", ce n'est pas pour tout de suite.

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