J'ai mis cette vidéo sur Twitter en réponse au challenge #Voicicommentnousprotéger. Nous protéger, c'est rester chez nous, c'est nous laver les mains, c'est limiter les contacts autant que possibe, oui. Mais ce n'est pas que cela. Ce n'est pas seulement protéger nos personnes physiques. C'est aussi protéger nos liens, nos collectivités, nos identité. Les épidémies, en menaçant nos corps et en profitant de nos liens pour se propager, menacent aussi tout cela.
Je vous remet cette vidéo ici car chaque jour qui passe montre à quel point cet enjeu est réel. En sortant faire mes courses, je croise des regards. Certains sont fuyants, angoissés. D'autres sont doux, compatissants. Et certains sont méfiants.
Cette angoisse des autres est souvent une erreur: quand on a pris les mesures pour se protéger, qu'on reste à distance, qu'on se lave les mains, qu'on limite les contacts, alors on a le droit de se sentir rassurés. En tout cas, lancer un regard noir à la personne qui vous passe à bonne distance dans la rue n'est pas une mesure de protection supplémentaire.
Cette angoisse est aussi toxique. Nous avons besoin les uns des autres. Matériellement, comme nous le prouvent quotidiennement les personnes qui remplissent inlassablement les rayons de nos magasin et ceux qui soignent les malades, mais aussi mentalement. Se sentir exclu par nos semblables est une souffrance spécifique; c'est mauvais pour notre moral, pour notre santé, cela abrège probablement même notre espérance de vie.
Dans cette période où nous devons respecter la distance physique, nous devons protéger d’autant plus la proximité sociale. A deux mètres de distance ou par vidéo, nous allons continuer d’avoir besoin les uns des autres. C’est finalement ensemble que nous allons traverser ces événements. Ce sont nos organisations collectives qui vont montrer ce qu’elles savent faire de mieux, et où sont leurs failles. C’est par nos actes quotidiens que nous allons infléchir l’avenir de la maladie. En ne nous serrant pas la main, donc, continuons à nous sourire. Après l’épidémie, nous allons encore vivre ensemble. Et après l'épidémie, nous nous rappellerons comment nous nous serons comportés pendant qu’elle était là.
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