Soyons justes, j'ai blogué sur les dérives de l'écologie dans sa version radicale, il est temps de parler de ses bons exemples. Pour rappel, un très bon résumé des mouvances de l'écologie par un collègue se trouve ici. Et sur le sujet de l'écologie, il faut vite aller lire cet article paru récemment dans Nature.
Les auteurs sont cette fois partis de points de départs qui font consensus dans l'écologie qu'on pourrait qualifier de classique.
1) Il est conforme aux intérêts humains de vivre équitablement dans une planète durable.
2) Les animaux, les plantes, la biosphère doivent être sur notre radar moral.
Ils définissent sur cette base des 'frontières planétaires' qui définissent l'état de l'écosystème au sein duquel l'humanité est susceptible de se porter le mieux possible, décrivent les domaines dans lesquels ces frontières sont susceptibles d'être menacées, et tirent un certain nombre de sonnettes d'alarme. Selon leur analyse, les menaces les plus importantes sont la perte de la biodiversité, les perturbations du cycle de l'azote, et le changement climatique.
Cette sorte d'approche présente un contraste saisissant par rapport aux extrémistes de la cause animale par exemple. Leurs conclusions sont basées sur des arguments, dont ils reconnaissent les limites. Pour les personnes intéressées, un descriptif de leurs méthodes est ici. Ils assument que certains des choix opérés peuvent être discutés. Ils précisent par exemple que:
'La position d'une frontière planétaire est [entre autres] fonction du degré de risque que la communauté mondiale est prête à courir, c'est-à-dire à quelle proximité d'une zone d'incertitude autour d'un niveau dangereux l'humanité est-elle d'accord de se placer'
Une question de priorités uniquement, donc? L'orateur de cette vidéo, qui compare la population du Bangladesh à la fin du 21e siècle à la Hollande actuelle, serait sans doute d'accord. Les auteurs de l'article précisent d'ailleurs également que:
'Cette position est également fonction de la résilience sociale et écologique des sociétés affectées (par exemple, la capacité d'une communauté côtière de gérer une élévation du niveau de la mer plus tard dans notre siècle si la frontière du réchauffement climatique est transgressée trop longtemps)'
En d'autres termes, l'écologie se devrait d'être d'autant plus sévère que la justice internationale ne l'est pas: les seuils environnementaux que nous devons placer dépendent aussi de notre capacité à permettre aux sociétés victimes de ne pas trop en souffrir. Pas entièrement politiquement correct, me direz-vous, mais vous pourriez bien sûr ajouter que là n'est pas le but...
Les écologies et leurs avantages
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