Le moralisme nuit gravement à la santé...

Jacques Chessex est mort. Juste après avoir été attaqué en public par un de mes confrères, qui pensait sans doute défendre 'le Bien'. Alors oui, 'juste après' ne veut pas dire 'à cause de', attention. Mais cela mérite tout de même commentaire, car il s'agissait de ce qu'on a le droit de dire autour d'un enjeu moral.

L'écrivain était un habitué des joutes verbales, dont les débat dit-on pouvaient en venir aux mains. Il en avait donc sans aucun doute vu d'autres. S'il n'était pas mort en pleine réponse, ce dernier commentaire qu'il a reçu n'aurait jamais eu d'échos nulle part. Mais il n'empêche que ce commentaire est symptomatique. Symptomatique d'une certaine tendance à argumenter sur la base de l'autorité plutôt que sur celle...des arguments. Symptomatique surtout d'une tendance à traiter certains crimes par la logique de la souillure. Pas anodin, ça. Car du coup, voilà qu'on présume la culpabilité. Et qu'on accuse ceux qui osent même vouloir en discuter.

Cette version-là du moralisme n'est pas bonne pour la santé de nos réflexions morales. Car comment être justes, comment avancer dans les situations difficiles si les questions sont interdites?
Et à ce qu'il semblerait, elle n'est parfois pas bonne pour notre santé tout court...

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