On a parlé ces derniers temps de grippe, de vaccins, de masques, et de badges dans les hôpitaux. Alors bien sûr il y aurait bien des choses à dire sur le sujet. Comme par exemple, que la contre-information envers la vaccination continue apparemment de faire des victimes...mais là pour le coup c'était le moment de mon billet dans la Revue Médicale Suisse et j'ai pensé que c'était une bonne occasion de parler de la confiance. Difficile à décrire, la confiance. Précieuse, et ambiguë. Comme le dit Carolyn McLeod dans l'encyclopédie de philosophie en ligne (une belle ressource, que je vous recommande):
«La confiance est importante, mais elle est aussi dangereuse. Elle est importante car elle nous permet de former des liens avec d’autres et de dépendre d’autrui – pour de l’amour, des conseils, de l’aide avec notre plomberie, n’importe quoi- surtout lorsque nous savons qu’aucune force extérieure ne force ces personnes à nous donner ces choses. Mais la confiance implique aussi le risque que les personnes en qui nous avons confiance ne feront pas leur part pour nous; car, s’l y avait une garantie qu’elles la feraient, alors nous n’aurions aucun besoin de leur faire confiance. Ainsi, la confiance est également dangereuse. Ce que nous risquons en faisant confiance est la perte de ce que nous avons confié à d’autres, y compris notre respect de nous-même peut-être, qui peut être détruit par la trahison de notre confiance»
Comment faire, pour maintenir cela et en être digne? Et comment le faire collectivement? Comme d'habitude, je vous mets un extrait et le lien:
"Une fois donnée, cette confiance devient une des pierres angulaires de la médecine. Nos patients se
confient. Sans cela, d’ailleurs, comment les soigner ? La médecine est
une pratique qui requiert que soient mis entre ses mains nos corps, nos
informations les plus intimes, et finalement notre sort. Jamais vraiment
aveugle, la confiance n’est donc pas vide non plus. On a confiance que ;
que la personne à laquelle on se confie se comporte d’une certaine
façon. Qu’elle m’aide, et surtout qu’elle ne me fasse aucun mal.
Se laisser soigner par des inconnus, voilà qui requiert donc un engagement collectif. Les codes de déontologie qui accompagnent depuis leurs débuts les professions auxquelles nous nous confions servent à cela. Ils sont une promesse : nous serons dignes de votre confiance et s’il s’en trouve parmi nous qui ne le sont pas nous les corrigerons. La médecine exercée sans lien préalable est à ce prix. La création de liens thérapeutiques est à ce prix. La médecine exercée en groupe, en équipes, en institution, est certainement à ce prix."
Bien sûr, la question de la confiance ne résume pas les discussions autour de l'obligation de porter le badge en période de grippe. Si vous avez un avis sur la question, laissez-nous un commentaire...
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