La France autorise la recherche sur les cellules souches
Ah ben c'est bien, ça. La France a autorisé la recherche sur les embryons 'surnuméraires' issus de la fertilisation in vitro. Pourquoi c'est bien? Parce qu'en autorisant la recherche médicale avec des cellules souches, on prend le pari d'aider des personnes malades. A quel prix, diront les opposants? Bonne question. En ce qui concerne les embryons, le 'prix' est minuscule voire inexistant. Car disons que, pour les besoins de cette discussion, on accepte que
les embryons doivent être protégés comme vous et moi. C'est justement là que se situe la controverse, mais soyons aujourd'hui généreux: admettons qu'elle soit résolue et que ce soit ça la conclusion. Disons que, oui, les embryons méritent la même protection que vous et moi. Mais maintenant, il faut tout de même se rappeler qu'il s'agit ici d'embryons sans projet parental. Ils existent grâce à la fertilisation in vitro et à la demande de couple désirant y avoir recours pour faire un enfant, oui, mais ces couples ont désormais le nombre d'enfants qu'ils souhaitent et ces embryons-là ne sont pas destinés à être implantés. Ils resteront congelés, ou seront détruits. Contre quoi, exactement, l'interdiction de la recherche sur les cellules souches les protège-t-elle? Contre la privation d'un avenir à l'état de quelques cellules, congelé dans l'azote liquide? Si vous pensez que cette
protection-là est suffisamment importante pour justifier une interdiction, dites-nous pourquoi dans les commentaires. Je suis intéressée.
Mais ce qui frappe, là, c'est surtout à quel point nos schémas peuvent
être trompeurs. Quand on pense à un embryon, c'est parfois comme si on
pensait à un tout petit-très très petit- bébé, qui allait devenir un
jour un enfant puis un adulte. On pense au début d'une histoire, à
l'alternative de naître. Mais dans la réalité un grand nombre d'embryons
ne naîtront jamais même lorsqu'ils auront été conçus 'naturellement'.
Et si l'on estimait important de leur épargner ce 'sort', on devrait
alors songer à arrêter de faire des enfants...
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