Un peu d'humour pour les vacances


Je suis en vacances, et un certain nombre d'entre vous aussi sans doute: on fait une récré sur le blog! Une collègue m'a envoyé le cartoon qui ouvre ce message. Il a fait hurler de rire plusieurs amis, médecins et non-médecins. Cliquez dessus et enregistrez-le pour l'aggrandir, ça vaut la peine. L'auteure du blog dont il est tiré est preneuse de tout ajout à cette liste de stéréotypes. Voici sa page de dessins, dont certains sont très très très justes.

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Et si on démocratisait les OGM? (2)


J'ai écrit récemment une des parties d'un débat sur les organismes génétiquement modifiés. Il est paru dans Moins! un journal que vous ne connaissez peut-être pas et dont voici le site pour les personnes intéressées. Petit coup de pub: allez le lire, en version papier donc car c'est la seule qui existe, au moins pour le débat en question...

Mais pour ceux qui n'y auraient pas accès, je vais vous donner ma partie, avec quelques commentaires, en chapitres successifs. Surtout que dans le débat 'pour et contre' il y a toujours une part de trop simple. Car au fond, si la question n'était pas si mais comment?

Je vous ai mis la première partie il y a quelques temps, voici donc la deuxième partie:

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Billet d'invité: Science et bons sentiments

Les vacances inspirent! Je remercie Alex Mauron de nous refaire un billet d'invité:

Au fil des décennies, plusieurs Etats étatsuniens ont mis en place l’interdiction de fumer dans les lieux publics ouverts, tels que les parcs publics ou les plages. Les arguments de santé publique invoqués par les autorités à l’appui de ces interdictions sont moralement impeccables : les dangers de la fumée passive, la toxicité des mégots, le mauvais exemple pour les enfants qui seraient incités à fumer. Le problème est que ces arguments reposent sur des données fragiles, et dans certains cas inexistantes, comme le relèvent deux chercheurs de l’Ecole de santé publique de l’Université de Columbia. Dans un récent article, l’éthicien Arthur Caplan analyse le mésusage de la science à l’œuvre dans ces interdictions, mésusage qui n’est pas moins critiquable lorsqu’il est mis au service d’une bonne cause.

Précisons d’emblée que personne ne peut remettre en question la dangerosité très élevée de la fumée pour les fumeurs, ni le risque en soi plus modéré, mais touchant un bien plus grand nombre de personnes, de la fumée passive dans des lieux clos. C’est exclusivement de la fumée à ciel ouvert dont il est ici question.

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Il se passe quelque chose, là...

Vous vous rappelez le cas de Novartis devant la Cour Suprême indienne? La Cour a tenu bon, et Novartis a perdu. La raison est intéressante. Le tribunal a jugé que pour avoir droit à un brevet additionnel sur un produit dérivé d'un produit déjà breveté, il fallait qu'une innovation substantielle, une vraie valeur ajoutée, ait été apportée par rapport au produit de base. Ça n'a peut-être l'air de rien, mais c'est très subversif, ça.

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L'école des femmes

En ouverture de ce billet, une autre de ces magnifiques conférences de Hans Rösling où il vous change ce que vous pensiez savoir sur le monde, à coup de données magistralement présentées. A part le bonheur qu'il arrive à répéter à chacune d'entre elles, je vous montre cette vidéo aujourd'hui pour deux raisons, une très claire et l'autre un peu plus cachée dans sa conférence.

La raison très claire, c'est qu'il décrit la diminution de la mortalité infantile mondiale, et la diminution du nombre d'enfants par familles. L'une et l'autre sont de très bonnes nouvelles. C'est la promesse d'une vie décente pour plus de monde qu'avant (mourir à 5 ans de diarrhée ce n'est pas la vie que l'on souhaiterait en venant au monde), et c'est la promesse aussi (à terme) d'une humanité dont le nombre se stabilise.

La raison un peu plus cachée, c'est ce qu'il décrit sur le lien entre l'éducation pour tous et la chute de la mortalité infantile. Ce lien est bien connu: quand on éduque tout le monde, on éduque par définition les filles.

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La France autorise la recherche sur les cellules souches

Ah ben c'est bien, ça. La France a autorisé la recherche sur les embryons 'surnuméraires' issus de la fertilisation in vitro. Pourquoi c'est bien? Parce qu'en autorisant la recherche médicale avec des cellules souches, on prend le pari d'aider des personnes malades. A quel prix, diront les opposants? Bonne question. En ce qui concerne les embryons, le 'prix' est minuscule voire inexistant. Car disons que, pour les besoins de cette discussion, on accepte que les embryons doivent être protégés comme vous et moi. C'est justement là que se situe la controverse, mais soyons aujourd'hui généreux: admettons qu'elle soit résolue et que ce soit ça la conclusion. Disons que, oui, les embryons méritent la même protection que vous et moi. Mais maintenant, il faut tout de même se rappeler qu'il s'agit ici d'embryons sans projet parental. Ils existent grâce à la fertilisation in vitro et à la demande de couple désirant y avoir recours pour faire un enfant, oui, mais ces couples ont désormais le nombre d'enfants qu'ils souhaitent et ces embryons-là ne sont pas destinés à être implantés. Ils resteront congelés, ou seront détruits. Contre quoi, exactement, l'interdiction de la recherche sur les cellules souches les protège-t-elle? Contre la privation d'un avenir à l'état de quelques cellules, congelé dans l'azote liquide? Si vous pensez que cette protection-là est suffisamment importante pour justifier une interdiction, dites-nous pourquoi dans les commentaires. Je suis intéressée. Mais ce qui frappe, là, c'est surtout à quel point nos schémas peuvent être trompeurs. Quand on pense à un embryon, c'est parfois comme si on pensait à un tout petit-très très petit- bébé, qui allait devenir un jour un enfant puis un adulte. On pense au début d'une histoire, à l'alternative de naître. Mais dans la réalité un grand nombre d'embryons ne naîtront jamais même lorsqu'ils auront été conçus 'naturellement'. Et si l'on estimait important de leur épargner ce 'sort', on devrait alors songer à arrêter de faire des enfants...

Guantanamo: un exercice pratique difficile



Attention, la vidéo qui ouvre ce message est plutôt difficile. Lisez peut-être d'abord. De quoi s'agit-il? Une question nous revient avec la tension croissante des grèves de la faim à Guantanamo. A partir de quand la nutrition forcée est-elle de la torture? En Suisse on se rappelle de Bernard Rappaz, et de l'arrêt du Tribunal Fédéral qui avait argumenté que l'alimentation forcée ne constituait pas un traitement inhumain et dégradant si elle était pratiquée "dignement et conformément aux règles de l’art médical". La Cour Européenne des Droits de l'Homme a repris cet argument en estimant que "à supposer que la décision d’alimentation forcée eût été exécutée – ce qui n’a pas été le cas -, rien ne permet d’affirmer que cette opération aurait donné lieu à des traitements inhumains." Dans le New England Journal of Medicine de cette semaine, en réponse à un article condamnant la nutrition forcée, un commentateur appelle de ses voeux le développement d'une "méthode non-violente et humaine de nutrition forcée".

A partir de quand, donc, la nutrition forcée est-elle de la torture?

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Assistance au suicide sans certitude diagnostique

Un cas intéressant, l'histoire du médecin généraliste neuchâtelois condamné cette semaine. Les journaux ont parlé d'euthanasie, mais sur la base des descriptions, c'est clairement d'assistance au suicide qu'il s'agit. L'histoire?

"Le médecin était au chevet d’un homme de 89 ans qui avait tenté de se suicider, ne supportant plus sa maladie. Il a fait état du «vraisemblable développement d’une maladie tumorale anorectale» en se basant uniquement sur une anamnèse - symptômes et antécédents du patient - car celui-ci refusait tout examen. Le médecin a parlé d’Exit à cet homme qui comptait tenter à nouveau de se suicider. Ce dernier a signé le 4 février 2011 une déclaration demandant l’assistance de cette association pour mettre fin à ses jours. Le 11 février, le médecin a prescrit 15 grammes de substance létale au patient, qui l’a avalée le lendemain et est décédé. Le praticien a procédé ainsi «afin qu’il puisse mourir dignement». Il estimait qu’il n’aurait pas été très courageux d’éviter de prescrire lui-même le produit afin de s’éviter des ennuis."

La suite: il a donc été condamné, à une peine symbolique puisqu'il s'agit de 500.- d'amende

Un cas d'assistance au suicide condamné par la justice, donc. Et pour quel motif? Ce qui est reproché au médecin n'est pas d'avoir assisté un suicide, car cet acte est légal en Suisse à trois conditions:

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